07/11/2019 Ce jeudi soir, Yann Moix, important écrivain français, fait son come-back médiatique dans l'émission de Cyril Hanouna Balance ton post . Fin août, L'Express révélait les dessins et textes antisémites et négationnistes du jeune Yann Moix. Au moment même où ce dernier racontait son enfance « meurtrie » dans son roman Orléans (Grasset).
Résultat : une double polémique. Non seulement Moix est accusé d'avoir écrit des horreurs étant jeune mais en plus, selon son frère cadet, Alexandre Moix, il aurait pensé sur son enfance. Après une interview très complaisante et peu documentée réalisée par Laurent Ruquier et deux chroniqueurs sur France 2, Yann Moix interrompt la promo de son livre et part se reposer à Tanger (Maroc).
Dans l'intervalle, Bernard-Henri Lévy, ami de Yann Moix qu'il a lancé en littérature, déclare le « pardonner » .
La presse française n'a publié qu'une infime partie de Ushohia , journal amateur paru en 1989/1990, signé par Yann Moix. La Dernière Heure/Les Sports s'est procuré l'ensemble de ce qu'on peut qualifier d'abjections xénophobes, négationnistes et sexistes du jeune Moix. C'est même pire que ce qu'on imaginait : vomitif, au dernier degré. Jugez plutôt.
«[…]subtilité et BHL, c'est une histoire d'amour digne de liaisons pédérastiques entre Adolf Hitler et Simon Wiesenthal, de Klaus Barbie et d'Elie Wiesel» . Le ton est donné.
Yann Moix, en reprochant à son futur mentor, Bernard-Henry Lévy, philosophe ultra-médiatique français, de manquer de subtilité confirment l'adage : "C'est celui qui dit, qui est" . Pas fin pour un sou, l'écrivain a accouché sur papier, dans sa jeunesse, d'horreurs. Et (presque) tout le monde y passe : les femmes, les homosexuels, les Juifs, les Noirs, les handicapés.
Courte bande-dessinée de Yann Moix sur son futur mentor, Bernard-Henry Lévy qu'il réduit à un étron.
Exemple d'un des dessins nauséabonds de Yann Moix : l'abbé Pierre dessiné en train de subir une fellation par un enfant sous-alimenté éthiopien déclaré « Allez, petit. Allez, mange à ta faim. L'Éthiopie traversait une crise, une famine immense et Yann Moix se trouvait cela « drôle ».
« L'abbé Pierre, la pin-up des pauvres » , écrit-il au-dessus d'un dessin représentant l'abbé, nu.
Autre exemple : un texte ignoble écrit sous pseudo à patronyme juif (Elie Cradberg) communiqué à Anne Sinclair, présentatrice vedette de l'émission 7 sur 7 sur TF1, dans les années quatre-vingt, dans laquelle on peut notamment lire : « [… ] tu es une pute et tu le restes. […] tous tes invités mâles t'enfourchent haut la bouchée. La phallocratie pour saupoudrer le tout !
Moix ne s'arrête devant rien pour alimenter ce qu'il présente comme « un magazine de l'extrême » . Il s'en prend aussi aux Juifs et à Auschwitz. Négationniste assumé, laissant entendre que la Shoah n'a pas eu lieu ( « Six millions de Juifs soi-disant morts » ), il dessine un prisonnier de camp de concentration en train de se masturber devant des os de cadavres. Écoeurant. Vraiment.
L'humour noir ? Pourquoi pas ? Pierre Desproges a bien déclaré sur son lit de mort : « Plus cancéreux que moi, tumeur. » C'était drôle. À la lecture des écrits, qui se veulent satiriques, de Yann Moix, une évidence apparaît : ce n'est pas drôle. C'est rempli de haine. Et cela interpelle.
Aurore Van Opstal
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