« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Dès la première ligne de "L'Étranger", Albert Camus nous plonge dans un univers où l'indifférence et l'absurde règnent en maîtres. Ces mots, détachés et énigmatiques, introduisent Meursault, un personnage qui défie les conventions de la société par son apparente impassibilité face à la vie et à la mort.
Camus, dans ce roman devenu un pilier de la littérature moderne, explore la nature de l'existentialisme et de l'absurde. Meursault, un simple employé de bureau à Alger, mène une existence banale, rythmée par des plaisirs simples et une honnêteté désarmante.
Sa vie bascule le jour où, sous le soleil accablant de la plage, il commet un acte irréversible.
L'indifférence de Meursault face à sa situation, son refus de feindre des émotions qu'il ne ressent pas, posent un défi à l'ordre social et moral. Camus tisse une histoire où la quête de sens dans un monde absurde devient le centre de l'expérience humaine. À travers Meursault, il interroge notre besoin de rationaliser l'existence, de lui imposer un sens, alors que parfois, elle n'en a aucun.
La prose de Camus, limpide et directe, est en parfait accord avec son protagoniste. Chaque mot, chaque phrase est empreinte d'une lucidité brutale sur la nature humaine. C'est une écriture qui ne se perd pas dans les fioritures, mais va droit au cœur de l'absurdité de l'existence.
"L'Étranger" est une œuvre qui secoue, qui interpelle. Elle nous force à regarder en face l'absurdité de notre condition et les limites de notre compréhension. Avec Meursault, Camus nous invite à questionner nos propres perceptions de la moralité, de la justice et de la société.
Ce roman est plus qu'une simple histoire, c'est une réflexion profonde sur la vie, la mort et ce qui se trouve entre les deux. Camus, avec "L'Étranger", a non seulement écrit une œuvre clé de l'existentialisme, mais aussi un miroir de notre propre lutte pour trouver un sens dans un monde dépourvu de toute réponse claire.
Aurore van Opstal
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